Miss Vinyl An 3
J’ai regardé mon horloge sur mon pc et avec étonnement et détachement, j’ai constaté “ah oui ! c’est aujourd’hui !”.
Cela fait 3 ans que j’ai arrêté Miss Vinyl.
Je n’y pense plus avec nostalgie comme l’année dernière (Miss Vinyl An 2) mais avec bienveillance, comment on se remémorerait du bon temps passé avec de bons amis.
Le stress, l’angoisse, la peur liés à une gestion d’entreprise ne me manquent absolument pas. Ce qui me chagrine (encore et toujours), c’est de ne pas avoir pu exprimer ma colère vis à vis de ce monde de la poupée assez froid et irrespectueux. D’avoir vu les situations avec Mattel et Tonner se dégrader sans pouvoir agir, sourds et aveugles qu’ils étaient face aux prémisses d’une crise économique.
Cette colère je l’ai évacuée en m’atelant littéralement à construire ma vie personnelle et mon petit nid douillet. Désormais, je suis au calme, à m’occuper de mon mari, de nos chats, à rénover notre maison et entretenir notre grand jardin. Je danse toujours la country et me perfectionne en photo grâce à une asso locale. Une parfaite vie de femme au foyer. Une tranquillité (voire une pré-retraite) bien méritée après avoir travaillé 30 ans en indépendant sans compter mes heures ni prendre de congés.
— Je m’agitais en tous sens, courait la planète, ne supportait pas de faire de surplace.
— Je me contente de mon jardin, des splendides plages des Côtes d’Armor. Je n’ai même plus envie de voyager et de laisser derrière moi mon mari et mes chats.
— Je collectionnais ou plutôt accumulais les poupées, accro à la seconde d’excitation d’ouverture de boîte.
— Je choisis après grande réflexion et pèse mes décisions. Il peut se passer des semaines avant que je n’ouvre une boîte.
— Je dormais peu, le cerveau occupé par la comptabilité, l’argent, les livraisons bloquées en douane, les clients.
— Je dors comme un ange et ma seule inquiétude doit être de coordonner le planning de mes travaux. (Un jour, je vous raconterais tout ce que nous avons fait dans cette maison).
— J’avais beaucoup d’amies, omniprésentes, dépendantes. Je donnais beaucoup de mon attention et de mon temps à des personnes toxiques.
— Je peux désormais compter mes amis sur les doigts d’une main.
— Je n’avais pas beaucoup de temps pour ma maman et lui faisait subir mon stress.
— Je la vois tous les jours. On refait le monde autour d’un thé ou d’un whisky !
— Je souffrais de ma solitude sans me l’avouer réellement.
— J’ai le plus adorable des maris et je n’imagine pas vivre un instant sans lui.
— Je n’avais qu’une seule obsession : Miss Vinyl et sa réussite
— J’ai des tas de projets en cours tournant autour des poupées (l’édition de livres photos, la restauration de poupées, une expo, un musée ? etc…) et je compte bien prendre mon temps à les réaliser, tranquillement, dans ma campagne si paisible.